Microbrasserie L'Attract'Yves
LES GRANDES LIGNES...
Mes bières sont élaborées avec passion, et avec patience.
Entre l'élaboration et la première dégustation, souvent 2 mois sont nécessaires.
Chaque recette possède son dosage de différents malts (le malt étant une graine germée de quelques jours, (en général de l'orge ou du blé), puis chauffée, grillée, voire torréfiée), qui donnera à la bière sa couleur, mais aussi une partie de son caractère.
Après le concassage de ces malts,les étapes de cuisson de ce mélange avec de l'eau doivent être surveillées avec une grande attention.
Le respect des températures et de la durée de ces paliers, permet la transformation de l'amidon contenu dans les céréales, en différents sucres (fermentescibles ou non), et va contribuer fortement à la qualité de la bière finie.
Après cette étape, le malt est séparé de ce jus "primaire"(le moût), mais sera toutefois encore rincé à l'eau chaude afin de récupérer le maximum de sucres fabriqués pendant la cuisson. Ce résidu, appelé drêche servira, dans mon cas, à alimenter quelques jours les volailles d'un particulier.
Vient ensuite une autre étape importante, l'ébullition, pendant laquelle sera ajouté le fameux houblon. Celui que l'on mettra au début diffusera ses huiles au pouvoir aseptisant, et aussi son amertume, tandis que celui que l'on ajoute plutôt vers la fin de l'ébullition, en même temps que certaines épices, apportera surtout ses arômes.
Cette ébullition est aussi nécessaire à l'évaporation d'une partie de l'eau en vue de sa concentration en sucre, mais aussi pour stériliser le moût.
Il existe tellement de variétés de houblons qu'une vie entière ne suffirait pas à essayer toutes les combinaisons possibles, entre ceux apportant leurs arômes, et ceux apportant leur amertume, le choix est vaste.
Grace à leur pouvoir aseptisant, ils permettent en tout cas de déguster ces bières, ainsi faites de façon traditionnelle, bien des mois, voire des années plus tard, pour peu qu'on en ait pris soin, à l'abri de la lumière et des écarts de température.
Après cette journée occupée à fabriquer ce moût, qu'il faut d’ailleurs rapidement refroidir pour éviter un développement de bactéries, et qui doit maintenant n' être qu'au contact d'ustensiles stérilisés, c'est aux levures rajoutées, de travailler, afin de transformer une partie des sucres fabriqués, en alcool et en CO2.
Le brasseur peut enfin se reposer...enfin dès qu'il aura nettoyé le matériel utilisé pendant la journée.
Mes bières sont pour l'instant de fermentation haute; c'est à dire que j'utilise des levures dont la température de travail se situe aux alentours de 20°C.
Ces levures une fois réhydratées, vont avoir une activité "bouillonnante" au début (il faudra d'ailleurs refroidir les cuves pendant quelques heures), puis leur activité se régulera naturellement, mais elles auront une importance capitale à la mise en bouteille.
Si la fermentation primaire dure une à deux semaines, le moût fermenté est ensuite mis en chambre froide 3 semaines minimum (la garde), pendant lesquelles les levures vont se rendormir, mais les arômes se développer, s'équilibrer et la bière se clarifier par gravité.
Puis viendra l'embouteillage, étape où l'on rajoute un peu de sucre, que les levures, en se réveillant, vont digérer afin de refabriquer un peu d'alcool, mais surtout du CO2, qui, emprisonné dans la bouteille enfin hermétiquement fermée par sa capsule, permettra à l'ouverture d'avoir ce "pschitt" si agréable et ses petites bulles fines.
Toutefois, dans le cas de la plupart de mes bières, 1 à 2 mois seront encore nécessaires, après l'embouteillage, afin que l'équilibre des arômes et de l'amertume, la tenue de la mousse, arrivent à un niveau satisfaisant.
Pour résumer:
de nombreux malts de différentes céréales, des choix de houblons très variés, de multiples épices possibles, et des levures (très nombreuses elles aussi), avec des combinaisons de paliers modifiables, confèrent un caractère propre à chacune des bières fabriquées ainsi; Pour votre part, il suffira simplement de déguster cette boisson,
avec modération bien sûr.
Yves Dyon